L’aïkido, art martial de combat d’origine japonaise se pratique à mains nues ou avec un sabre ou un bâton. Mais qu’est-ce qu’un art martial sans de grands maîtres qui font sa renommée ?
Morihei Ueshiba et l’histoire de l’Aïkido
Moulé dans la pratique de l’art du Daïto-ryu Jujutsu à partir de 32 ans, Morihei Ueshiba, bon élève de Sokaku son maître apprit des centaines de techniques secrètes telles que l’immobilisation. La formation qui démarra en 1915 fut interrompue en 1919 par l’annonce de l’état de santé défectueux de son père Yoroku.
En s’associant au leader de la secte Omoto-Kyo, à Ayabe en 1920, il vécut sous la protection d’Onisaburo Deguschi pendant huit années successives. Sous la bénédiction de son maître spirituel, il créa l’académie Ueshiba. Le dojo occupait une partie de sa maison. L’enseignement d’arts martiaux aux adeptes de la secte fit très vite le tour du pays et inquiéta au plus haut point les autorités qui redoutaient les dangers d’une secte se radicalisant et maîtrisant les arts martiaux. En 1921, la secte Omoto-kyo fut bannie, pas l’académie Ueshiba. Morihei étudia par la suite profondément le Kotodama et fit connaître au public un art de son crew appelé le Ueshiba Ryu Aïki Bujutsu. Courant 1925, l’Aïki Bujutsu qui signifiait technique martiale de l’Aïki disparut au profit de l’Aïki-Budo signifiant la voie martiale de l’Aïki.
En 1931, un dojo d’Aïki-Budo d’une capacité de quatre-vingt tatamis baptisé du nom de Kobukan fut ouvert dans le Wakamatsu-Cho. Ce dojo connu sous le nom de « Dojo de l’enfer » est le résultat de la collecte de fonds lancée par l’amiral Takeshita, ami de Morihei. Endurance et d’intenses efforts physiques étaient de mise dans ce nouveau dojo.
En 1941, le succès de l’Aïki-Budo et du Dojo dit “de l’enfer” lui ouvrit enfin les portes du corps gouvernemental dénommé le Butokaï. C’est une organisation qui réunissait tous les arts martiaux. Minoru Hirai devient le représentant et le directeur de la section aïki du Butokaï qu’était devenu Kobukan, désormais sous contrôle gouvernemental. Morihei dut établir une nouvelle base pour l’organisation à Iwama dans la préfecture d’Ibaragi. Cette précaution visait à préserver l’esprit du Budo en tant que voie martiale.
De 1942 à 1945, le monde découvrit l’évolution progressive de l’Aïkido moderne venu tout droit d’Iwama ou se situait le nouveau bastion de l’art martial, le dojo d’Ibaraga. De nouvelles techniques telles que l’Aïkiken (maîtrise du sabre) et Aïkijo (maîtrise du bâton) furent ajoutés au cycle d’apprentissage complet.
Ceux qui firent et continuent de faire la gloire de l’Aïkido.
Quatre générations de combattants et de grands maîtres d’avant et d’après guerre ont fait la renommée de l’Aïkido.
La toute première référence est indubitablement le grand maître fondateur Morihei Ueshiba. Au cours de la première génération qu’il forma de 1921 à 1935, il reçut les élèves tels que Noriaki Inoue, Takieshita Isamu, Tomoki Kenji, Iwata Ikkusai, Mochizuki Minoru, Shioda Gozo, Shirat Rinjiro, Mirashige Aritoshi et Hisa Takuma. La deuxième génération qui court de 1936 à 1945, compte des noms pas des moindres. Il s’agit de : Tanaka Bansen, Hirai Minoru, Tenryu Wrestler, Tohei Koichi, Abe Tadashi et enfin Sunadomari Kanshu.
Dans la troisième génération, des noms comme Tamura Nobuyoshi Shihan 7ème dan et délégué officiel de l’Aïkikaï So Hombu fut formé à partir de 1953. Ce dernier a contribué à développer l’Aïkido en France. En témoigne la journée du 2 mars, journée hommage à TAMURA senseï au sein de la FFAB et de l’UNA (Union Nationale de l’Aïkido). Parmi ses compères de la même génération, il y a Saito Morihiro, neuvième dan de l’Aïkikaï. Ce dernier est passé du statut d’élève à enseignant dans le dojo de Morihei. Pendant des années, il affermit sa méthode de maîtrise des armes de l’Aïkido et l’a transcrit dans cinq différents volumes sous le titre de “Traditional Aïkidi“. Arikawa Sadateru, Tada Horoshi, Hikitsuchi Michio, Abe Seiseki, sont d’autres élèves de cette génération. Enfin, la 4ème génération a fait les grands maîtres que sont entre autres Tohei Akira, Yamada Yoshimitsu, Asai Katsuaki, Kurita Yukata, Dobson Terry, Ichihashi Norihiko.
En France, quatre grands noms de l’Aïkido retiennent notre attention. Il s’agit de Mochizuki Hiroo, de Nocquet André, de Floquet Alain et de Tissier Christian. André et Mochizuki ont contribué à la création en France d’une méthode Nationale d’Aïkido qui puisse être facilement assimilée par le mental du Français. Floquet lui, fut ex directeur technique de l’aïkidô Yoseikan puis créa l’Aïkibudô. Christian Tissier forma un nombre indéterminé de pratiquants, formateurs par la suite de haut-gradés.